UnPur d'Isabelle Desesquelles
Comment survivre après des
années d’accoutumances à l’épouvante, comment ne pas devenir le miroir de
l’horreur vécue ? Comment ne pas reproduire la monstruosité ? Comment ne pas perdre la raison ?
Comment survivre lorsque toute inconscience a été aspirée, toute bienveillance
digérée. Comment laisser poindre l’once d’humanité cachée, oubliée ?
Existe-elle, même encore ?
Une lecture en apnée qui
étouffe, noie, terrifie. Guidé par une écriture en dentelle, Isabelle Desesquelles
telle une prêtresse déchirante traite ce sujet avec une délicatesse
bouleversante. Chaque mot, chaque ligne se dégustent, nous imprègne, se veut
émotion, transmission, ressenti. C’est douloureusement beau, infiniment triste
et poétique. On en ressort vidé, désespéré, emplit d’un gouffre béant qui appel
toute l’humanité disponible pour espérer
se combler.
Quelle noirceur mais quelle splendeur !
Belfond, 22 aout 2019
Autour de cette
lecture :
Des films :
Mysterious skin de Gregg Araki, 2004
Room de Lenny Abrahamson,2015
De la
lecture :
La nostalgie de l’ange d’Alice Sebold
La petite fille sur la banquise d’Adélaide Bon
Le livre noir des violences sexuelles de Murielle
Salmona.
De la littérature
jeunesse (car tout sujet mérite d’être abordé et la prévention est parfois
la meilleure des alliées) :
Pour les plus petits :
Petit doux n’a pas peur de Marie Wabbes
Pour les plus grands :
La fille du canal de Thierry Lenain
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