Fugitive parce que reine de Violaine Huisman


Fugitive parce que reine est un roman violent, tourbillonnant et ivre de vie.

Un hommage vibrant, à l’amour indéfectible d’une fille à sa mère. Un pardon peut être ? Une réparation pour cette petite fille ayant grandi dans la violence et la déstructuration ?

Un petit rappel à « Rien de s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, mais avec une plume bien plus fine et acérée.

Une description minutieuse et très juste de la bipolarité. Des mots authentiques face à cette folie. Un rythme enivrant, un livre intelligent émouvant et triste.

L’histoire d’une survie malgré une enfance abîmée et violentée.

L’histoire de la reproduction aussi, des maltraitances sans fins qui perdurent dans nos sociétés, malgré l’envie parfois de changement.  De cette grand-mère victime de viol qui n’arriva jamais à pardonner à sa fille d’être là mais qui aima ces petites filles profondément. Celle qui sera source d’équilibre pour les plus petites quand elle fut la source de déséquilibre de leur mère.

Et l’amour toujours, qui transgresse et transforme. Une vie à part, fantasque, loin de la vie ordinaire et ces impossibilités d’excès, une vie qui aurait été beaucoup plus tragique sans l’adoucissement qu’apporte l’argent.

Un espoir aussi, car rien ne semble perdu à la lecture de ce livre. Malgré nos empêchements, nos manquements, nos excès de parents pouvant parfois abîmer, l’amour semble quand même pouvoir  se hisser et rendre positive la vie.

Gallimard, 11 janvier 2018
256 pages


Commentaires

Articles les plus consultés