Amour propre de Sylvie le Bihan



Un roman à la plume acerbe et acérée. Aussi tourmenté que son sujet il nous déchire et nous émeut. Une réflexion poussée sur la filiation et la parentalité. Ce poids sociétal,  lourd tribu qui pousse à des choix de vies parfois écrasant. 
L’incompréhensible douleur de l’abandon maternelle pour la petite fille et le regard compréhensif de la mère qui malgré tout l’amour, est en constante contradiction avec ces envies, ces besoins et ces obligations.
Court mais dense, il se savoure et se digère. Il évoque cette opposition permanente entre les désirs de femme et les devoirs de mère, ce conflit qu’a si bien décrit Elisabeth Badinter. Il évoque aussi la possibilité de ne pas choisir de le devenir et ce que cela implique.  Avec souvent, un camp qui parle l’autre qui se tait. Cette question essentielle qui aujourd’hui peut se poser même si elle reste marginale. Parce qu’être mère est encore vu comme un accomplissement alors que la femme devenue aurait pu être tout autre, aurait peut-être voulu être tout autre.
Un véritable plaidoyer  à la liberté et à l’amour.

JC Lattès, 6 mars 2019
250 pages

Proposition autour de cette lecture :

Une Emission : Sur Arte Radio, « Un podcast à soi, épisode du 3 avril 2019 : L’horloge biologique, on t’a pas sonnée, un enfant si je veux, quand je veux ? »
Une lecture : « Le conflit : la femme et la mère » d’Elisabeth Badinter 
Une chanson : Petit pays de Césaria Evoria.
Un album jeunesse : « Le bain de Madame Trompette » de Jill MURPHY

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