La plus précieuse des marchandises de Jean Claude Grumberg


Après réception de la marchandise, il fut aussitôt procédé à son tri. Les experts trieurs, tous médecins diplômés, après examen, ne conservèrent que dix pour cent de la livraison. Une centaine de têtes sur mille. Le reste, le rebut, vieillards, hommes, femmes, enfants, infirmes, s'évapora après traitement en fin d'après-midi dans la profondeur infinie du ciel inhospitalier de Pologne.

Un récit contant la noirceur de l’homme, son  inégalable convoitise, son ignorance écrasante pouvant le conduire à toute les ignominies.

Un récit contant aussi sa bonté, sa capacité parfois incroyable à convaincre du bien, à transmettre la paix et l’amour.

Un conte cruel et émouvant évoquant la complexité de l’âme humaine. Un conte merveilleusement douloureux narrant l’agonie du monde empreint toutefois de soubresaut d’espoirs.
Un conte pour ne pas oublier que les « sans cœurs », peu importe qui ils ont été, qui ils sont, ou qui ils seront, ont un cœur.

Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vraie vie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue.

Seuil, 10 janvier 2019
128 pages

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