Des hommes couleur de ciel d' Anaïs Llobet
Des hommes couleurs de ciel est
magistral. Un roman tout en nuances et en retenus malgré des sujets complexes.
Je ne connaissais la Tchétchénie qu’à travers les articles irréguliers dénonçant
les camps pour homosexuels et j’en avais une image de dictature lointaine un
peu inaccessible. Triste et vaste comme le monde.
Ce roman évoque une actualité
brûlante par le prisme de ce pays méconnu. On y découvre une histoire, une
culture avec son penchant extrémiste prenant le dessus depuis les conflits
larvés avec le pays dominant et souverain. Une enclave Russe, martyrisée, qui
répond en malmenant son propre peuple par rage et impuissance. C’est ce que
font les guerres, elles divisent et laisse la possibilité au plus intolérants
de prendre le pouvoir sous prétexte de protection.
Ce roman évoque les mécanismes de
construction de l’extrémisme. Lorsque des enfants vivant au milieu de la haine
se charpentent en élaborant le néant. Quand la seule issue est la fuite ou la
perpétuation. Il évoque également l’assimilation par l’éradication de soi, pour
survivre et l’intolérance parfois, souvent, par méconnaissances, mais pas
seulement, des peuples accueillants.
C’est touchant de sincérité et de
justesse.
Edition l'Observatoire, le 9 janvier 2019
224 pages
224 pages
Autour de cette lecture :
Une Bd : S’enfuir, récit
d’un otage de Guy Delisle
Un essai : Tchétchénie, le
déshonneur russe d’ Anna
Politkovskaïa
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