Saison des roses De Chloé Wary

– On nous prend pas au sérieux nous les meufs. Des fois je me dis que ce serait plus simple si j’avais des couilles.
– C’est pour ça que tu t’ha­billes comme un mec.
– Arrête on dirait ma mère !
– T’façon même en talons tu serais pas plus féminine…
– Une gazelle, ça court pas en talons.

Saison des roses de Chloé Wary c’est l’émancipation féminine à portée de baskets et près d’un ballon.

Un roman graphique ponctué de dialogues très succinct mais suffisants. Les couleurs très vives contribuent à accentuer le dynamisme et le mordant des propos. Les gros plans sur les actions enrichissent l’intention en y apportant harmonie et grâce.

Sous couvert de football au féminin plusieurs sujets sont abordés et défendues avec ferveur. L’idée majeure selon moi, étant  la constance permanente que doit avoir une jeune fille pour trouver sa place dans la société notamment lorsqu’elle vit dans un endroit sensible qui conjugue misère sociale et désœuvrement.  

Le rapport amoureux y est habilement abordé, combatif presque agressif pour ne surtout pas laissé transparaître la faiblesse.  Une jeune femme évoluant dans ce milieu doit malheureusement toujours être attentive,  prête à lutter. Prête à vaincre les préjugés et appliquant la sororité sans même le savoir comme règle protectrice. Et quelle meilleure façon qu’une équipe de sport, une équipe de football, ce sport considéré presque par essence comme masculin pour réaffirmer la puissance !

Une fin un peu décourageante mais un rayonnement qui subsiste.

Edition Flblb, 16 Mai 2019

240 pages