La tueuse//Inspiration Atelier Bric à Book 360



Tous les soirs elle entre par l’arrière de ce bouge nauséeux.
Elle y vend son corps
Chaque millimètre de sa peau crie aux préjudices.

Ils évoquent une décision volontaire,
mais qu’est-ce que choisir lorsque le dilemme consiste à pâtir ou dépérir ?

Son seul horizon s’arrête à cette rue,
ce taudis dégueulant la dépravation,
sa soumission aux désirs de l’autre,

un étranger souvent, 
venu assouvir ces fantasmes les plus innommables,
C’est plus confidentiel loin des yeux moralisateurs mais pas plus glorieux.

Elle était si jeune quand elle l’a emmené là,
elle la vendu pour à peine quelques secondes de consolation,
Depuis elle vit une demi-existence,
capituler ou errer
Servitude contre subsistance.

Sa mère avait sombré depuis des années,
engloutie par ces producteurs de chimères,
ces recouvreurs de crasse,
une minute d’illumination contre un quotidien de bas-fond.

Elle n’avait jamais connu l’enfance,
cette transaction a signé la fin de l’espérance.
Le premier qui a posé ses mains sur elle l’a noirci à jamais,
elle est devenue poupée de chiffon,
malléable, tordue, souillée,  piétiné  par tous ces corps dérangés.

Son corps est automate, son esprit distancié,
Elle rêve qu’elle les détruit,
Elle est devenue la plus prolifique des tueuses en série onirique.
Il est trop tard pour la libération, il ne lui reste que la damnation.

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