Ici ça va de Thomas Vinau



La joie est belle. La joie est simple. Avec le temps je vois ça comme une sorte de sport. De régime. Une discipline. Une acuité du cœur et de l’œil. Il y a des ressources considérables à puiser là-dedans. De la force. De la beauté. De la vérité. Pourtant ce n’est pas une situation confortable. Elle demande de la vigilance. De la volonté. Pas de forcer les choses, non, mais de faire attention. Il est bien plus confortable d’être négatif. C’est naturel, et on trouve toujours de quoi faire pour se tirer vers le bas. Aujourd’hui je veux faire attention à ce que je vois. À ce que je touche. À ce que je goûte. Aux variations de la lumière. Aux odeurs. Aux mots.

Ici ça va nous entraîne dans les sillons d’une vie autre, une vie au rythme du cycle des saisons. Un retour à l’essentiel, des jours sans heurts, doux et langoureux. Un travail physique, patinant les pensées. Des mois d’installation, d’émerveillement substantiel à la reconstruction. Rejoindre l’enfance pour tenter de gagner en plénitude et aplanir les angoisses.

Thomas Vinau à l’art de la description quotidienne tout en délicatesse concise. Il entre en profondeur dans son sujet, par petites touches successives, convoquant un tout à la splendeur nostalgique.
Il nous conte la vie avec la simplicité de celui qui voit, qui écoute et observe mais surtout qui entend, la nature, sa moitié, ses besoins. Un amour pudique et rayonnant pour le vivant, un atout contre la douleur.

La poésie de ce texte est enveloppante. On souhaiterait s’y plonger pour hiberner au coin du feu, et ainsi, adoucir les peines et les misères d’un monde en sursis, mais rayonnant encore à l’envie.

Alma éditeur, le 16 août 2012
140 pages

En poche (10/18), le 22 août 2014

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