Rivage de la colère de Caroline Laurent



Ce n’est pas grand-chose, l’espoir. Une prière pour soi. Un peu de rêve pilé dans la main, des milliers d’éclats de verre, la paume en sang. C’est une ritournelle inventée un matin de soleil pâle.

Rivage de la colère est un roman captivant ou l'on vibre de connaitre la suite. Outre la découverte d’un pan de l’histoire absolument inconnu pour moi, les personnages sont romancés avec brio. On suit leur parcours avec émotion et désespoir. L’écriture de Caroline Laurent est porteuse de très belles images, inspire à l’imaginaire de magnifique paysages. Un ailleurs désenchanté en prise avec l’avidité des uns et l’inertie ou l’impuissance des autres.

Une très belle fresque familiale et historique qui rappelle à la mémoire ce que l’homme peut générer de vide et de destructeur. Une denrée de qualité contre l’oubli. Le combat d’un peuple pour réhabiliter ses droits face à l’emprise de la colonisation encore prégnante aujourd’hui. Une lutte pour la liberté de vivre sans entrave ni naufrage.

Il ne me reste pas grand-chose du roman précédent de l’autrice même si je me souviens l'avoir aimé. Celui-ci est une superbe réussite tant dans le choix et le traitement du sujet, avec engagement mais sans sensiblerie, qu’avec l’élégance de la plume avec laquelle je me suis régalée.

Editions les Escales, le 9 janvier 2020
256 pages

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