Comme des bêtes de Violaine Berot
Nous
les fées
parfois
entendons
du monde d’en bas
certaines voix
s’élever.
Certaines voix
discordantes
dissonantes
les voix de certains normaux
anormalement normés.
Ils rient avec les égarés
puis
un sourire aux lèvres
continuent leur chemin
leur chemin de normaux
anormalement normés.
Cela nous console
nous
les fées
de savoir que certains
dans le monde d’en bas
certains normaux
anormalement normés
des égarés
n’ont pas peur
aux égarés
font confiance
certains.
Cela nous console
nous
les fées
cela nous console de savoir
le monde d’en bas
par endroits
anormalement normé.
Un court roman d’une grande intensité. Récit choral, les voix se répondent subtilement poétique. Elles dénoncent les lieux communs, les stéréotypes, et l’intolérable de ce qui traverse l’humain parfois.
Les regards aiguisés disent l’incertitude, expliquent que les pensées puisées dans l’enfance, l’environnement et ne sont pas forcément justes.
Teinté de mystère, les passages sur les fées sont d’une
grande douceur.
Choisissons-nous d’entendre l’altérité ?
Les poèmes oniriques qui scandent les chapitres animent la
sensibilité. Peu friande des fins qui ne se disent pas, ici cela ne m’a pas troublé, l'indicible s'attrape.
Nue, sous la lune, malgré son sujet, m’avait moins saisi.
Celui-ci m’a conquise.
Buchet Chastel, 1 avril 2021, 160 pages
Nous
les fées
voyons
ce que certains hommes
parfois
font aux femmes
sans leur demander
rien.
Sans demander
aux femmes
leur accord
sans leur demander
les hommes
avant.
Nous
les fées
devinons
ce que peut signifier
dans le monde d’en bas
être fille
être jeune fille
être femme.
Nous
dans nos tout petits corps
nos petits corps de fées
comprenons
ce que ce doit être
un homme
qui se moque
avant d’entrer
de demander.
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