La maison des solitudes de Constance Rivière

 



J’ai commencé la lecture avec réserve. Nous vivons la situation sanitaire, sa « lâcheté du quotidien transformé en rigueur morale», ses absurdités/inhumanités, quotidiennement. Y plonger dans un roman me paraissait de mauvais augure pour la gestion de la colère/du défaitisme/de la crainte que ça ne dure dure dure. Besoin de temps sûrement.

Finalement embarquée par l’écriture, happée par l’histoire j’ai voulu savoir.

 

Dans ce roman on

Assiste au délitement des corps
A l’absence qui dénoue mais ne soulage pas
A la mort de proches sans mains, sans corps à leurs côtés.
Une assemblée de morts en devenir sans recueil pour soulager les peines
Regrets
La mort arrivant provoque de nouveau questionnement
On veut plus
Autrement mais
Un livre habile qui tient en suspension.

Il y a le présent qui agrippe et l’avant qui se veut difficile à cueillir.


Savoir ce qui se joue dans cette famille dans cette maison dans ces relations pour que les mains se soient lâchées, les sourires décrépis, l’amour distendu.
Les silences familiaux qui ébrèchent les vies, longtemps, qui rejaillissent sur les générations suivantes.
Les trous qui ne trouvent pas à se combler.

 

Complexité de vivre dans la haine des siens, avec l’absence.
Coupable désigné pour alléger le fardeau, un temps.
Jusqu’à la

Dissolution/dislocation
Grandir dans les silences
Grandir avec le vide.

 

J’ai eu beaucoup de compassion pour cette mère, enfant délaissée, rendue coupable.

Je suis toujours du côté des enfants. Ils ne choisissent pas. Ils méritent plus. Les enfants encore en nous, méritent plus.

Un roman délicat sur la perte, la parentalité abîmée et les relations sacrifiées.

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