Le détour de Luce d'Eramo

 


Un livre surprenant et dérangeant. 

Un autre regard sur la seconde guerre mondiale dans l’Allemagne nazi, un éclaircissement inédit sur ce que j’ai pu lire sur le sujet, un pas de côté qui éprouve notre tolérance, questionne longuement.

Luce d'Eramo était une femme impressionnante.

Plus qu'un récit, une recherche autour de la langue pour mieux préciser son propos avec plusieurs parties écrites à différents moments de la vie de l’autrice. Les souvenirs tardent parfois à s’éclaircir (ou refusent d'émerger).

Une réflexion sur ce que veut dire témoigner, faire récit de soi avec les manquements que cela suppose. Inconscient ou pas.

Une réflexion poussée sur l’écriture, sur la mémoire, sur la construction identitaire lorsque s'amoncelle les discordances et sur le besoin d'appartenir notamment dans la jeunesse.

 

Puis, pour ne pas perdre de vue les différences de traitement entre les engagés volontaires et les autres, les prisonniers politiques et les autres, j’ai regardé Les quatre sœurs de Claude Lanzmann. (En ce moment sur Arte)

Remettre les choses à leur place. L’un n’empêche pas la cruauté de l’autre. L’un n’empêche pas que le point de départ est la misère sociale qui accable, les inégalités qui enterrent.

Pour autant, certains se sont vu dépossédés de toute humanité en une élection, et leurs religions ou leurs communautés, leurs handicaps ou leurs orientations sexuelles les ont déterminés moins vivants que les vivants. Souvent mort avant de tenter la survie.

Ne pas oublier.

 

Le tripode, réédition le 6 février 2020 [1975], 440 p

Traduction de Corinne Lucas Fiorato






Commentaires

  1. Je n'avais pas entendu parler de ce titre, je suis contente de le mettre en avant. Merci pour le partage de ton coup de coeur !

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  2. C'est un texte marquant et qui apporte effectivement une lumière complémentaire aux autres livres qui traitent de cette période.

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