Le rire des déesses d'Ananda Devi
L’écriture
d’Ananda Devi entaille les chairs et retourne l’âme. Avec ce dernier roman, je retrouve ce
goût de la lecture intense qui collent à la peau, découvert avec Le sari vert.
Justesse
de ton de langue.
Ananda Devi
capte la noirceur du monde avec entêtement.
Ce monde
qui « manque terriblement d’imagination pour rendre misérable les
plus faibles ».
Merci
pour ces fictions qui n’entachent pas la souffrance par de belles déclarations.
Ces
récits qui ne cherchent pas à fuir la réalité mais l’enrobe de mots pour
imprégner les yeux de lecteurs qui n’ont qu’à se saisir. Ce qu’il faut pour
résister. De la littérature fine poétique qui dénonce sans dentelles mais le
fait avec beauté. Pour que ça compte, qu’elles comptent, qu’elles restent
vivantes, au moins en songe.
Les
femmes ne sont pas des corps sans âmes. Le désir ne devrait pas trouver à se
monnayer par le prisme d’un autre.
Des mots
pour que l’impuissance attrape l’altérité. Que l’on sache.
Les femmes sont des déesses peu importe leurs conditions et quand la vie se chargent de leur faire croire le contraire, reste encore le rire et les fleurs pour adoucir la sauvagerie.
Grasset, le 1 septembre 2021, 240
pages
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