Sauf que c'étaient des enfants de Gabrielle Tuloup



On ne choisit pas d’être éducateur si on n’espère par réécrire la fin

Que sait-on des vies de ces êtres qui alimentent les faits divers ? Que sait-on de leur construction, de  l’instant fatidique, qui parfois, déterminera l’existence entière de tout l’entourage d’un auteur ou d’une victime. Que sait-on de ces individus que l’on juge, incapable de réagir, monstrueux, loin de nos valeurs ? Que sait-on de ce que nous ferions si l’on était né et avions vécu les mêmes instants, les mêmes désespoirs, les mêmes manques. Que sait-on de nos propres défaillances ?

Sauf que c’étaient des enfants, outre son titre parfait et si évocateur, est un roman court et efficace à l’allure d’une enquête  sondant l’âme des protagonistes d’un drame inépuisable.

Gabrielle Tuloup y interroge avec minutie ces questions fondatrices qui nous alimentent et nous déterminent. Elle évoque avec adresse le sensible et l’invisible. Ces actes existent, même soumis aux murmures de la non dénonciation et ils méritent qu’on les brandissent face à ceux qui pense que ça n’arrive qu’aux autres, les moins chanceux. Un fait divers ordinaire, transformé en un subtil chant de résistance. Un récit nécessaire qui pointe l’humiliation parfois, d’être femme,  dans une société qui ne sait toujours pas comment élever une moitié de l’humanité à respecter l’autre.

Philippe Rey, 2 janvier 2020
176 pages

Poème 
Le collectif est responsable de ce corps qui demeurera sali à jamais
Trahi par toutes ces mains, ces sexes,
Ces révoltes non déclarées, peu assumées
Ces témoins, complices par lâcheté ou complaisance
Ces coupables, si peu soumis à la probité et la vertu

Elle a vécu l’horreur,
Peu importe la mise en danger
Rien ne justifie de posséder l’autre, de l’avilir, de le détruire

Condamner
La société doit réagir
Et l’humanité,
Dire non merci !

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