Profession solidaire : Chroniques de l’accueil de Jean-François Corty. Jérémie Dres. Marie Ange Rousseau
Mon
ambition : Utiliser la médecine comme passeport pour être dans
l’action. (…) Faire de la politique
autrement, autour de la solidarité.
Certain homme par leur
implication distille l’espérance. C’est le cas de Jean-François Corty dont on
suit la construction de l’engagement. De l’adolescent qui cherche modèle à
l’homme qui œuvre en accord avec des convictions altruistes et sensibles. La
peur réside en l’homme et pousse à conserver son confort sans même tenter
d’apaiser les plus défavorisés. Le délit de solidarité n’existe plus et il suffirait
que chacun fasse sa part. Les hommes qui souffrent opposent les solidarités au
lieu de faire corps. Il n’est pas tolérable qu’en France des humains est froid,
faim, ou soif. Nous ne pouvons estimer vivre dans un pays moderne et développé
si dans l’entresol de nos regards meurent des hommes vulnérables. Quelle soit
née ici ou ailleurs, la population vivant en France devrait accéder à la
satisfaction de ses besoins primaires.
Ces propos sont essentiels pour
œuvrer à plus d’humanité politique et d’entraide au sein de la population. Les
migrants ne traversent pas des années d’enfer si ce n’est pour en fuir un plus
grand. Les discours de rejet autour de
l’immigration sont des discours de privilégiés, d’humains ne vivant pas sous
les bombes, sous la dictature, sous une misère qui induit à fuir pour
espérer. L’exil est une solution de
survie, pas de confort. Nous devons prendre conscience de nos avantages quand
bien même ils ne sont pas suffisants pour tous. La confrontation des misères
desserts les plus démunis, pas les nantis. Notre gouvernement oppose les
précarités pour demeurer puissants. Tant que la haine s’exerce entre les peuples du bas il s’en lave les mains.
Un témoignage sans langue de bois
qui assume et crie les contradictions entre humain et politique entre misère et
pouvoir. L’engagement de cet homme ouvre à la profonde bienveillance de ce
monde. Des hommes comme lui apposent du baume aux blessures d’injustices. C’est
clair, concis sans retenu. Il dit, il clame, il dénonce et ça fait un bien fou.
Le graphisme ne m’a pas du tout séduite mais il va plutôt bien avec la sobriété
des propos et surtout il n’entache pas l’essentialité du discours militant et
engagé.
L’agenda médiatique et politique ne doit pas s’intercaler avec l’urgence humanitaire. Notre société œuvre à contresens de l’espoir et porte des valeurs avilissantes pour la vie. Cet ouvrage indispensable nous le rappel.
Les Escales/Steinkis, 4 juin 2020
128 pages
A découvrir autour de cette lecture :
Un article : d’Eric
Fottorino dans le 1 du 7 février 2018
"C’est une tache. Une tache
sur ce début de XXIème siècle à peine majeur. Cette tâche, ce ne sont pas les
hommes, les femmes, les enfants -en bas âge parfois- que nous envoient les
guerres les violences et les dictatures en tous genres. Cette tâche, c’est
notre incapacité à traiter humainement des êtres humains qui ont surmonté l
insurmontable, la maltraitance des bourreaux ordinaires, des trafiquants de
misère, le cynisme intéressé des passeurs qu’on appellerait bien
"trépasseurs" si le mot existait. Face à l’afflux de réfugiés, nos
États opposent une défense qu’ils croient légitime puisque, selon le vieil
adage érigé en slogan, "on ne peut pas accueillir toute la misère du
monde". Pour autant la tâche s’étend sur notre pays, jadis pays des droits
de l’homme. Cette tâche, c’est un déni d’hospitalité, un mépris de l’autre qui
arrive certes illégalement et sans papiers, mais plus mort que vif."
Un roman : La
route des Balkans de Christine de Mazières qui signe un récit sensible,
sans pathos et très actuel
Un récit : Le prince à la petite tasse d’Emilie de Thurckheim, pudique et
bienveillant il assouplit le regard et incite à une plus grande ouverture
d’âme.
Un album jeunesse : Moi,
Dieu merci, qui vis ici de Thierry Lenain et Olivier Balez Un récit
poétique et politique qui exprime le droit pour chacun a vivre une vie en paix.
« Je suis né là-bas. Un jour, j'ai
dû fuir. Aujourd'hui, je suis ici, en vie. "
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