Ce (ux) qui me peuplent: Juillet 2020


Les lectures de juillet en quelques lignes

Comme des frères de Claudine Desmarteau
Iconoclaste, le 4 mars 2020
320 pages
L’adolescence dissidente, libre et insouciante jusqu’au drame. Une intrigue menée habilement. On voit venir l’évènement par petites touches, par excitation croissante dans une bande de garçons poussant toujours plus loin la quête de leur virilité naissante. Jusqu’à l’absence de retenu, de peur, nécessaire parfois avant l’irréversible. L’impossible retour en arrière, la défiance entraînant toujours plus de témérité.



Une vue exceptionnelle de Jean Mattern
Sabine Wespieser, le 29 août 2019
136 pages
Une lecture que j’ai trouvé inconsistante. Beaucoup de redondances, l’auteur s’attarde notamment longuement (trop) sur le syndrome de Ménière, comme si il n’arrivait pas à en sortir lui-même. Les émotions entre les personnages sont un peu vides, on finit l’ouvrage dans l’attente de plus. Un roman qui se lit facilement et rapidement mais qui s’évaporera vite. Un ensemble légèrement pesant.




La femme gelée d’Annie Ernaux
Première sortie le 12 février 1981
Folio, 192 pages
Mon tout premier de cette autrice que lorgnais depuis quelques années et quelle plongée. Lointain par son époque mais tellement actuel dans ses propos de femme/épouse/mère. Une très belle découverte, une plume accrocheuse, je m’en vais de ce pas approfondir son œuvre.


Glory d’Elizabeth Wetmore
Traduction par Emmanuelle Aronson
Les escales, le 27 aout 2020
320 pages
Un premier roman convainquant abordant un sujet complexe et tortueux. Un roman qui dénonce la lâcheté, l’absurdité des uns et honore le courage et la force des autres. Pour en lire un peu plus c'est içi!



Nous... la cité  Collectif
Alexandre PHILIBERT
Joseph PONTHUS
Rachid BEN BELLA
Riadh LAKHÉCHÈNE
Sylvain ÉRAMBERT
Zones, le 20 septembre 2012
250 pages
Récits initiés par Joseph Ponthus avec les plumes collaboratives de quatre jeunes hommes d’un quartier Francilien. L’auteur du superbe : A la ligne (sortie en poche en août 2020) était alors Éducateur Spécialisée en Prévention Spécialisée. Un éducateur de rue qui se fond, qui lit et relit, qui fait des ponts et finis par les assembler dans cet ouvrage étonnant de justesse et de franchise. J’envie cette liberté de rue qui n’existe pas (peut-être plus non ailleurs à présent que le social est exsangue d’intérêt) en protection de l’enfance.


La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz
JC Lattès, le 3 juin 2020
208 pages
La chaleur de la langue et de l’Espagne dans un récit doux et suave. Des portraits de femmes fortes et émouvantes. Une langue douce et fluide qui nous berce et nous entraîne à la découverte d’un pan de l’histoire franquiste et de la migration qui en a découlé.



Chômage monstre, d’Antoine Mouton
La contre allée, le 7 janvier 2017
80 pages
Un récit détonnant, fort et brut. Un récit qui crie la hargne et l’injustice. Etre un caillou est rude lorsque l’on est un homme !  Un texte réédité, porté par une maison d’édition que j’affectionne particulièrement. 


La petite dernière de Fatima Daas
Noir sur blanc, Collection Notabilia, le 20 aout 2020
192 pages
Un récit construit autour de fragments implacables et toniques qui content l’histoire de Fatima. Fatima la mazoziya, la petite dernière, qui se découvre et qui lutte pour conjuguer les différentes facettes de son identité. Qui se heurte à l’image d’une femme qui n’est pas celle que l’on attend, qui rebondit sur les traditions, la religion, tout en cherchant l’épanouissement et l’évanescence d’une vie libre. La souffrance d’être cette femme et fille, française mais d’origine Algérienne, musulmane pratiquante  mais lesbienne, dans cette France-là que tout le monde ne connait pas. Fatima est multiple, Fatima est malheureuse de ne pouvoir être conforme mais Fatima est combative. Elle écrit et transmet et c’est peut-être ce courage-là, qui permettra l’émancipation d’autres Fatima de ce monde.


Lettre à un jeune poète de Rainer Maria Rilke.
Première édition en 1929,
Disponible aux éditions du livre de Poche, dans la collection Cahiers Rouges de Grasset, la collection NRF de Gallimard.
Un hybride court étincelant et réflexif sur la création littéraire qui n’est plus à commenter. Un texte d’une grande force pour celui qui s’intéresse à l’œuvre, à l’auteur et à la critique.



Anne Sarah K de Mathieu Simonet
Seuil, le 7 septembre 2019
192 pages
Anne Sarah Kertudo, c’est une femme qui se bat pour conserver la dignité, la sienne, celle des autres, une femme qui n’abandonne pas malgré l’adversité parfois vraiment terrifiante qui s’acharne sur certains. Une femme magnifiée par l’amitié que lui porte l’auteur, une histoire qui vaut le détour par la force qui en résulte et l’exemplarité d’humilité qu’elle transporte.



Dans la catégorie je picore en fragments et poésie

C’est un beau jour pour ne pas mourir de Thomas Vinau 
Editions du Castor Astral, Mars 2019
418 pages
J'aime beaucoup Thomas Vinau, poète du quotidien qui écrit chaque jour sur son blog et dont je me délecte de la plume accessible et incisive. Ce recueil est composé d'un texte par jour pendant un an. Partage d’instants de joie et de solitude. Une gourmandise journalière. 





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